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Une réglementation pour la protection des enfants et de leur vie privée plus nécessaire que jamais

Pour les enfants qui grandissent au Canada de nos jours, la frontière entre leur vie en ligne et leur vie hors ligne est plus floue que jamais. Selon une étude menée par Common Sense Media entre 2015 et 2019, le nombre d’enfants qui regardent des vidéos en ligne a doublé, tout comme le temps passé à en regarder. Publié aujourd’hui, le nouveau rapport de recherche du Groupe CSA intitulé Children’s Safety and Privacy in the Digital Age (La sécurité et la confidentialité des enfants à l’ère numérique), conclut qu’en l’absence de normes coercitives, les expériences et interactions en ligne exposent les enfants à un risque élevé.

Les politiques et les normes de sécurité en ligne n’ont pas évolué au même rythme que la technologie, qui joue un rôle majeur dans l’apprentissage et la socialisation des enfants et des jeunes. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, alors que la tendance était à réglementer l’Internet, personne n’avait envisagé les implications d’un mode de vie « toujours branché » ni prévu l’incidence des technologies numériques sur les enfants. Actuellement, il semble que l’unique mesure de protection soit une simple case à cocher pour indiquer que le visiteur d’un site Web a plus de 13 ans.

« À l’heure actuelle, le monde voit grandir la première génération qui vit avec la présence constante de téléphones intelligents, de tablettes et d’appareils connectés, a affirmé Mary Cianchetti, présidente, Normes au Groupe CSA. Alors que les organismes d’élaboration de normes, l’industrie et d’autres intervenants développent de nouvelles solutions pour répondre aux préoccupations croissantes relatives à l’ère numérique, comme la protection de la vie privée et la cybersécurité, il est important que ces solutions soient coordonnées et harmonisées. »

Trois principaux types de risques menacent le bien-être en ligne des jeunes : la protection de la vie privée et la sécurité des données, les interactions dangereuses en ligne et le contenu dangereux ou inapproprié. Le contenu en ligne et le temps passé devant l’écran figurent parmi les principales préoccupations des parents canadiens lorsqu’il est question de la sécurité sur Internet. Il y a bien longtemps que les lois canadiennes sur la protection de la vie privée des consommateurs, élaborées il y a 20 ans, auraient besoin d’une révision en profondeur pour refléter les réalités de l’ère numérique.

Les risques associés à la sécurité des interactions en ligne peuvent prendre plusieurs formes, notamment l’exploitation sexuelle, le harcèlement, la cyberintimidation et les discours haineux, ainsi que la radicalisation et le recrutement par les groupes extrémistes. Certaines des mesures prises pour contrer ces risques, comme la réforme du droit pénal, sont axées sur des problèmes particuliers rencontrés en ligne comme la protection de la vie privée et la sécurité. D’autres, comme les lignes directrices pour une conception adaptée à l’âge, cherchent de façon plus générale à sécuriser davantage l’expérience en ligne.

Il est tout aussi important qu’il existe des normes visant à créer des espaces et des expériences sécuritaires pour les enfants, que ce soit en ligne ou hors ligne. Afin d’assurer la sécurité des enfants en ligne, des mises à jour du Code criminel, une réforme du droit et l’élaboration de normes pourraient aider à contrer les menaces qui risquent de causer un préjudice aux enfants sur les plans physique et émotif, notamment la cyberintimidation, la manipulation et la radicalisation.

« Plus les enfants passent de temps en ligne, plus ils risquent d’être exposés à des interactions intrusives et dangereuses qui ont des conséquences à long terme, surtout lorsqu’il est question de cyberintimidation, a déclaré Wendy Craig, directrice scientifique à PREVNet, un réseau national de chercheurs et d’organismes de premier plan qui travaillent ensemble pour mettre fin à l’intimidation au Canada. La cyberintimidation relève des gouvernements provinciaux. Certaines provinces ont modifié leurs lois pour définir la cyberintimidation, mais des normes de sécurité pancanadiennes doivent être élaborées pour assurer la sécurité en ligne de tous les enfants. »

Pour de plus amples renseignements sur le rapport de recherche intitulé Children’s Safety and Privacy in the Digital Age (disponible en anglais seulement), veuillez suivre ce lien.

PUBLIÉ LE

mai 5, 2020