Aperçu

Détection rapide de déversements pétroliers dans les eaux de l’Arctique

Leah Hicks, étudiante à la maîtrise, Université du Manitoba, titulaire d’une bourse d’études supérieures 2021 du Groupe CSA

En 2019, le Groupe CSA a lancé son programme de bourse d’études supérieures pour soutenir les étudiants à la maîtrise menant des recherches liées aux normes. Nous voulons présenter les titulaires de bourses de 2021 et vous expliquer en quoi leurs recherches peuvent contribuer à l’amélioration des normes.

Photo de profil de Leah Hicks, titulaire d’une bourse d’études supérieures du Groupe CSA en 2021Selon les données scientifiques le changement climatique affecte le nord du Canada beaucoup plus vite que le reste du pays. La perte d’ancienne glace marine épaisse dans l’océan Arctique entraîne une augmentation du transport de marchandises dans la région. À cause du nombre croissant de navires, la probabilité de déversements de pétrole ou de diesel augmente. Les déceler rapidement sera essentiel pour protéger cet environnement déjà vulnérable.

Des télécapteurs ont été utilisés avec succès des années durant pour déceler et surveiller les déversements de pétrole marins. Toutefois, leur application dans des conditions nordiques n’a pas été étudiée à fond. C’est ce qui a inspiré le projet de recherche de Leah Hicks, étudiante à la maîtrise du programme Environnement et Géographie de l’Université du Manitoba. Elle a précisé que déceler les déversements de pétrole et de diesel sous la glace marine pose des défis uniques. Divers types de combustibles se déplacent dans le système aquatique avec lequel ils interagissent de manières différentes. À certains endroits, la glace épaisse peut être recouverte de neige tandis qu’à d’autres se trouvent d’importantes quantités de glace brisée. Il n’y a aucune solution universelle car diverses techniques peuvent être efficaces dans diverses conditions.

La recherche de Leah vise à explorer comment des capteurs radar micro-ondes pourraient être utilisés dans des environnements marins arctiques. Elle utilise un diffusomètre en bande L, un dispositif qui émet des ondes à basse fréquence de micro-ondes et qui en mesure le reflet. Son objectif? Comparer la rétrodiffusion de la glace marine et comment elle change selon que la glace recèle du pétrole ou du diesel. Cela va aider à déceler plus vite les déversements de pétrole avant qu’ils n’atteignent la surface et permettre d’instaurer plus rapidement des mesures de nettoyage.

En tant que scientifique, c’est super de voir comment mon projet peut être encore plus significatif et qu’il puisse vraiment influencer la politique. Au lieu de se terminer avec la publication d’un mémoire, ça peut se poursuivre avec des gens qui découvrent ce que je fais et comment ça peut servir. C’est très important pour moi.

– Leah Hicks, étudiante à la maîtrise, Université du Manitoba

Pour effectuer le volet terrain de sa recherche, Leah entend utiliser le Churchill Marine Observatory, l’installation multidisciplinaire de recherche arctique de l’Université du Manitoba. L’installation Ocean‑Sea Ice Mesocosm de l’observatoire est dotée de deux piscines munies d’équipement de surveillance environnementale complexe, ce qui va permettre à Leah de mener des expériences selon divers scénarios et dans diverses conditions.

De plus, Leah veut mettre à l’essai les diffusomètres à plus hautes fréquences couramment montés sur satellites et utilisés dans l’Arctique. Elle espère que son travail contribue à améliorer les méthodes de télédétection de combustibles pétroliers et diesel sous la glace marine de l’Arctique au moyen de technologies de capteurs et contribuer ainsi aux normes de préparation et d’intervention du Groupe CSA.

Quand elle a commencé son travail, Leah n’avait par réalisé l’influence que la recherche pouvait avoir sur les normes. Aujourd’hui elle en comprend mieux les retombées et comment elles peuvent se refléter dans de nouvelles politiques et directives et dans de nouveaux règlements.

Je suis content que Leah fasse ce projet. Le fait qu’elle travaille avec les normes et qu’elle espère contribuer à leur élaboration permet à un plus grand nombre de personnes de nos groupes de recherche de connaître la nature des normes et leur utilisation.

– Dustin Isleifson, professeur agrégé, Université du Manitoba

Son directeur de thèse, le professeur agrégé du département de génie électrique et informatique et du Centre for Earth Observation Science (CEOS) de l’Université du Manitoba Dustin Isleifson est entièrement d’accord. Il est convaincu que tenir compte de la normalisation future est une façon extrêmement efficace de relier la recherche de Leah à des applications pratiques. « Ajouter des points de vue différents peut vraiment améliorer le rayonnement, amplifier l’impact du projet de recherche et atteindre des intervenants de l’industrie. » Il espère que d’autres commenceront à penser à la façon dont leur travail pourrait contribuer à l’élaboration de normes sur les démarches de détection de déversements pétroliers.

En savoir plus sur la bourse d’études supérieures du Groupe CSA.

PUBLIÉ LE

juin 24, 2022